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CAMPAGNES

Campagne Nationale Logements 2

Qualité de l'air dans les logements : les enseignements de la campagne CNL2

Une nouvelle étude nationale au cœur des foyers français

Entre fin 2020 et début 2023, l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI), devenu l’Observatoire de la qualité des environnements intérieurs (OQEI) au 1er janvier 2024, a mené la seconde Campagne Nationale Logements (CNL2) sur l’ensemble de la France hexagonale. Cette étude a permis de mesurer la qualité de l’air intérieur dans 571 logements, répartis sur 321 communes et 84 départements. Pour chaque logement, les données ont été recueillies à la fois par des instruments de mesure installés durant une semaine, et par des questionnaires administrés aux occupants sur leurs habitudes, leurs équipements, leur ressenti et leur environnement.

Une ambition sanitaire et scientifique

L'objectif de la CNL2 est à la fois de mieux comprendre l’exposition des habitants aux polluants de l’air intérieur, et de mesurer son évolution par rapport à la campagne nationale précédente (CNL1, 2003-2005). Cette comparaison est mise en regard de l’évolution des réglementations, des changements de comportement et des transformations du parc immobilier.​​​​​​​

Une démarche méthodique et rigoureuse

Ce qui a été mesuré

La campagne a porté sur plus de 170 polluants, sélectionnés en fonction de leur fréquence de présence dans les logements et de leur dangerosité pour la santé. L’étude s’est notamment concentrée sur des polluants répartis en plusieurs grandes familles :

  • Composés organiques volatils (COV) : formaldéhyde, toluène, benzène…
  • Composés organiques semi-volatils (COSV) : phtalates, muscs synthétiques, retardateurs de flamme…
  • Particules fines (PM2.5)
  • Dioxyde d’azote (NO₂)
  • Radon (en collaboration avec l’IRSN, Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire)
  • Dioxyde de carbone (CO₂)
  • Température et humidité relative

Chiffres clés de la campagne nationale logements 2

ℹ️ Les résultats relatifs aux pesticides, volet financé par l’Anses, feront l’objet d’une publication spécifique ultérieure.

Ces substances ont été mesurées grâce à des méthodes de prélèvement passif ou actif (protocole harmonisé au niveau national) et à l’utilisation de capteurs connectés pendant sept jours consécutifs dans deux pièces par logement (séjour et chambre principale). Des questionnaires détaillés sur les caractéristiques des logements, les habitudes des occupants, leur confort et leur santé ont également été déployés.

Une enquête pensée pour refléter la réalité du parc français

Les 571 logements enquêtés ont été tirés au hasard pour refléter la diversité du parc de résidences principales en France hexagonale. Le taux de participation était de 15,6 % sur la base de 3667 foyers sollicités. Un travail de pondération a ensuite permis d’extrapoler les résultats à l’ensemble des 29,7 millions de logements du territoire. Cette représentativité renforce la portée des résultats, aussi bien pour les décideurs publics que pour les chercheurs.​​​​​​​

Des résultats qui interrogent et éclairent

Une présence généralisée des polluants dans l’air des logements

Les analyses montrent que la grande majorité des substances ciblées sont détectées dans plus de 50% des logements. Certains polluants comme les particules fines, le limonène, les xylènes, ou le NO2 sont encore présents dans des proportions importantes, parfois à des niveaux jugés préoccupants.

Une amélioration visible en 15 ans

La comparaison avec les résultats de la campagne nationale de 2003-2005 (CNL1) témoigne d'une nette baisse de concentrations de la plupart des polluants, notamment celles des COV chlorés (comme le trichloroéthylène, le tétrachloroéthylène, et le 1,4-dichlorobenzène), ainsi que du benzène, des particules fines et du formaldéhyde.

Ces évolutions sont sans aucun doute à associer aux mesures réglementaires mises en place par les pouvoirs publics (interdiction de certaines substances, étiquetage obligatoire des émissions par les produits de construction), à une baisse du tabagisme domestique, et aux efforts de sensibilisation du public à la qualité de l’air intérieur menés ces dernières années.

Des dépassements de valeurs sanitaires toujours observés

Si les concentrations ont globalement diminué par rapport à la CNL1, plusieurs polluants dépassent encore les seuils de référence fixés pour protéger la santé :

  • 70 % des logements dépassent l’objectif cible de 10 µg/m³ fixé pour les particules fines (PM2,5) par le Haut conseil de la santé publique (HCSP) à échéance de 2025,
  • 11 % des logements montrent un dépassement de la valeur d’action rapide de 50 µg/m³ en PM2,5 fixée par le HCSP,
  • Le radon dépasse le niveau réglementaire de 300 Bq/m³ dans 8 % des logements,
  • Le formaldéhyde dépasse la valeur de gestion provisoire de 30 µg/m³ fixée par le HCSP dans 6 % des cas,
  • Un dépassement de la valeur guide journalière de 25 µg/m³ de NO recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est observée pour 3 % des logements,
  • La valeur repère de gestion de 6 µg/m³ de benzène recommandée par le HCSP est dépassée dans près de 1,4 % des logements.

Une vigilance reste de mise pour certains polluants associés à des effets sanitaires sans seuil comme le benzo(a)pyrène et le tétrachloroéthylène.

Une poursuite des exploitations des données collectées

Les exploitations de données se poursuivent après la présentation de ces premiers résultats.​​​​​​​

La CNL2 : une campagne nationale au service de la santé publique

La CNL2 a été financée par les ministères de la Santé, du Logement et de la Transition écologique, l’Ademe, Santé publique France et l’Anses (sur le volet des mesures des pesticides dans les logements). Cette campagne vise à fournir aux décideurs des données robustes pour orienter les politiques publiques et contribuer à une meilleure qualité de vie dans les logements français.

Les travaux et premiers résultats de la CNL2 ont fait l’objet d’une validation par le Conseil scientifique de l’OQEI qui a émis un avis sur le rapport.

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