Une campagne nationale pour évaluer la qualité des environnements intérieurs des écoles françaises

L’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) a conduit entre 2013 et 2017 une campagne nationale de mesure de la qualité de l'air et du confort dans les écoles (CNE) en France métropolitaine, avec pour objectif de mieux connaître l’exposition des enfants à un grand nombre de polluants jamais ou peu mesurés auparavant dans les salles de classe ainsi que les conditions d’ambiance dans laquelle ils évoluent. Cet objectif principal se déclinait comme suit :

écrire le parc d’établissements scolaires (typologie de bâtiment, systèmes et équipements) et leurs usages ;
réaliser un état de la pollution dans l’air et des poussières dans les salles de classe ;
décrire les conditions réelles de confort et la perception des enseignants et des enfants.

301 écoles enquêtées entre 2013 et 2017

Une base recensant toutes les écoles françaises à la rentrée 2009 (52 582 écoles où 6 251 989 élèves étaient scolarisés) a été fournie par le ministère de l’Éducation nationale. L’instrumentation de l’ensemble de ces écoles étant impossible, les mesures n’ont donc été réalisées que dans sous-ensemble de ces écoles à partir duquel il était possible d’extrapoler les résultats à l’ensemble des écoles françaises.

Un échantillon de 300 écoles a été tiré au sort. Le recrutement et l'inclusion des écoles sélectionnées se sont déroulés de mai 2012 à avril 2017. In fine, 301 directeurs d'école ont accepté de participer à l'étude. Dans chaque école, deux salles de classe ont été tirées au sort.

Les 301 écoles enquêtées entre 2013 et 2017

Installation du portoir dans une salle de classe lors de la CNE

Une pollution aux particules fines (PM2,5) omniprésente dans les écoles françaises

La très grande majorité des établissements scolaires respectent les valeurs guides réglementaires pour le formaldéhyde et le benzène. Les valeurs limites réglementaires nécessitant des investigations complémentaires et une information du préfet de département, égales à 10 µg/m3 pour le benzène et 100 µg/m3 pour le formaldéhyde, ne sont jamais dépassées. Dans une école sur dix environ, les concentrations en dioxyde d’azote dépassent la valeur guide indicative. Aucun dépassement des valeurs guides indicatives n’est observé pour les COV qui en possèdent.

En revanche, plusieurs points d’alerte et de vigilance sont mis en avant. La pollution particulaire aux particules fines (PM2,5) est omniprésente, avec des concentrations supérieures à la valeur guide proposée à des fins de gestion par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2005 dans 96 % des écoles. Certains composés organiques semi-volatils (COSV), parmi lesquels des phtalates, des hydrocarbures aromatiques polycycliques et le lindane sont présents dans l’air de 100 % des écoles. La présence de plomb dans des peintures dégradées est observée à des concentrations surfaciques supérieures à la limite réglementaire de 1 mg/cm2 dans 15 % des écoles. Enfin, 40 % des écoles ont au moins une salle de classe très confinée, avec un indice de confinement ICONE égal à 4 ou 5.

Pour en savoir plus, consultez le rapport de la campage et le bulletin n°11 de l'OQAI